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De toutes les activités de l’homme, la parole est celle qui exprime le plus sa spécificité humaine. Sans la parole, la société humaine n’aurait pu se maintenir et se développer, l’intellect serait resté à l’état rudimentaire, sans possibilité de concrétiser ses potentialités. Pour conserver notre niveau d’humanité, c’est avec un saint respect qu’il faut considérer la parole, et nous devons nous éloigner de toute espèce de mensonge, comme il est dit : « De la parole mensongère, tu t’éloigneras » (Ex 23, 7). Plus le mensonge est nuisible au prochain, plus il est grave et s’y agrègent des fautes supplémentaires. C’est le cas, par exemple, quand un homme doit de l’argent à son prochain et nie sa dette, ou quand un vendeur trompe ses clients sur la nature de sa marchandise.
Même un mensonge qui ne cause pas de dommage à autrui est interdit, car la valeur de la vérité est précieuse : grâce à elle, l’homme apprend à comprendre le monde. Celui qui ment, par contre, crée une image faussée du monde, qui lui ôte la possibilité de connaître le monde et de se relier au Créateur du monde, source de la vérité, de la foi et des valeurs morales. À ce propos, les sages disent que les menteurs et les flatteurs n’ont pas le mérite de voir la face de la Présence divine.
Au titre de l’interdit de mentir, il est interdit de copier son voisin lors d’un examen. Et même si, à court terme, il se peut que le copieur bénéficie de sa tricherie, à plus long terme il se causera du tort à soi-même. En effet, au lieu de faire l’effort de réussir véritablement, il s’habitue à rechercher la facilité, qui, en fin de compte, le maintiendra dans l’échec.
Au titre de la responsabilité de dire vrai, c’est une obligation que de tenir parole. Si l’on s’est engagé à aider un ami, ou d’offrir un cadeau à un proche, on fera ce à quoi l’on s’est engagé. Si l’on craint de ne pas pouvoir remplir son engagement, on dira dès l’abord que l’on ne s’engage pas, afin de ne pas se conduire comme une personne peu fiable.
