Quand le Yom tov tombe un vendredi, il est, si l’on s’en tient à la stricte obligation, permis de se livrer ce jour-là aux préparatifs du Chabbat, car le Chabbat a un degré de sainteté plus élevé que le Yom tov. Cependant, pour l’honneur de la fête, les sages ont décrété que cette permission serait soumise à une condition : la préparation d’un mets, à la veille de la fête, mets destiné au Chabbat et appelé érouv tavchilin (« jonction des mets »). Grâce à lui, les plats de la fête et ceux du Chabbat deviennent joints les uns aux autres ; dès lors, de même qu’il est permis de cuisiner pendant le Yom tov pour les besoins du jour, ainsi sera-t-il permis de cuisiner, pendant le Yom tov, pour les besoins du Chabbat.
Pour créer un érouv tavchilin, on prend, à la veille de la fête, un mets et du pain, et l’on récite la bénédiction suivante : Baroukh Ata, Ado-naï, Elo-hénou, Mélekh ha’olam, acher qidechanou be-mitsvotav vétsivanou ‘al mitsvat ‘érouv (« Béni sois-Tu, Éternel, notre Dieu, Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as prescrit la mitsva de l’érouv »). Puis on déclare : « Par cet érouv, qu’il nous soit permis de cuire du pain, de cuire des plats, d’allumer la veilleuse et de faire tout ce dont nous avons besoin, le Yom tov pour le Chabbat, nous et tous les Juifs habitant dans cette ville. » Dès lors que commence le Chabbat, le mets qui avait été préparé à titre d’érouv a rempli sa fonction, et l’on peut désormais le manger.
Quand le Yom tov a lieu à l’issue de Chabbat, il faut faire attention de ne rien préparer, le Chabbat, pour la fête ; même mettre la table à l’approche de la fête est interdit, puisque le Chabbat est d’un degré de sainteté supérieur à celui de la fête.