Quand Israël est puni par la destruction et par l’exil, la conduite divine en ce monde se voile fortement : il semble que Dieu a abandonné le pays, que la perversité règne dans le monde, que le bien échoit aux méchants, le mal aux justes. Car de même que les forces de l’impiété se sont accrues au point de détruire le Temple, de même la voie des impies prospère-t-elle. Et bien que, de prime abord, il ne soit pas équitable que les justes souffrent davantage, telle est la voie des justes que de s’affliger davantage de l’exil d’Israël ; et, tant que l’honneur du Ciel est profané, leur cœur est en peine. Mais par leur peine et par leur deuil, ils ont le mérite de rapprocher la délivrance ; et leur rétribution pour cela est très grande.