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Les idoles présentaient-elles quelque utilité ? Comment, alors qu’elles étaient de bois ou de pierre, des gens pouvaient-ils croire en elles ? Cependant, elles donnaient une réponse à l’homme en matière de foi. Une réponse fausse, certes, mais les païens ne disposaient pas de théorie de remplacement, qui donnât expression aux notions de la foi, lesquelles sont si fortement enracinées dans la vie de l’homme. Et puisque l’homme exprimait sa foi à l’endroit des idoles, cette foi lui dispensait un sentiment de confiance, et renforçait en lui la disposition à croire que ses volontés étaient en effet bonnes et légitimes, et que ce n’était pas seulement pour lui-même qu’il agissait, mais au nom d’entités plus grandes et plus puissantes que lui, qui donnaient justification à ses aspirations et à ses voies.
Au-delà de cela, de nombreux auteurs expliquent que, de même qu’il existe, dans le monde, des forces naturelles que l’homme peut annexer à ses besoins, de même, au-dessus de lui, existent des forces spirituelles, appelées anges et démons, qui agissent sur les forces de la nature, et que l’homme peut faire pencher selon ses besoins par le biais d’actions magiques. Et bien qu’en vérité toutes les puissances spirituelles agissant sur les forces naturelles aient été créées par Dieu, et puisent en Lui leur vitalité, les idolâtres se liaient à elles et cherchaient à agir sur elles, comme si elles eussent été détachées de leur source. Aussi devinrent-elles pour eux des forces d’impureté, qui, certes, leur conféraient quelque puissance pendant une période, mais qui finissaient par leur apporter la destruction.
