Préparatifs du Séder La Haggada : sens de certains passages « La Torah parle de quatre fils. » Commencer le Séder par une question
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Les quatre coupes de vin

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Les quatre coupes de vin

Nos sages ont institué la consommation de quatre coupes de vin, le soir du Séder, afin d’exalter la joie de la Délivrance, de donner expression à la liberté, et afin que chaque étape du Séder soit associée à une coupe de vin : le Qidouch, qui résume le thème essentiel de la fête de Pessa’h, est récité sur la première coupe ; le récit de la sortie d’Égypte et la première partie du Hallel sont prononcés sur la deuxième coupe ; le Birkat hamazon, actions de grâce après le repas, sur la troisième ; la seconde partie du Hallel, puis le « grand Hallel » (Hallel hagadol), sont récités comme louange à Dieu, sur la quatrième coupe.

Le principal thème auquel font allusion les quatre coupes sont les quatre expressions de Délivrance, que la Torah utilise au sujet de la sortie d’Égypteb. Le chiffre 4 exprime l’idée de manifestation complète d’une idée ; c’est pourquoi chaque chose a quatre côtés, en regard des quatre points cardinaux. Et puisque la sortie d’Égypte a produit une révolution totale dans le monde, on boit quatre coupes en son honneur.

Comme nous le disions plus haut (chap. 26), on a généralement tendance à penser que la sainteté ne se révèle que dans le monde de l’esprit, par la prière et l’étude de la Torah, et que plus l’homme mortifie son corps, plus il mérite d’atteindre à la sainteté. Or voici que nos sages ont prescrit de réciter le Qidouch de chaque Chabbat et de chaque fête sur le vin, et institué la consommation de quatre coupes le soir du Séder ; cela, afin de nous apprendre que la sainteté complète apparaît quand la joie s’exprime également au sein du corps, par l’association de la Torah et de la foi avec la joie et l’exultation.

Il convient de choisir, pour les quatre coupes, un vin de qualité, qui soit à la fois savoureux et réjouissant, de sorte que sa consommation soit expressive de la notion de liberté. Le vin doit être alcoolisé, afin d’éveiller la sensation de joie, de délivrance et de liberté. Toutefois, il faut se garder d’arriver à l’ébriété ou à la fatigue ; aussi a-t-on coutume de couper d’eau le vin, ou de boire à une coupe qui n’est pas grande, afin de réciter la Haggada avec vitalité et joie. Si boire du vin est cause de souffrance – par exemple, si cela entraîne des maux de tête – on est autorisé à accomplir la mitsva avec du jus de raisin.

Quantité de vin, contenance de la coupe : la coupe doit avoir une capacité d’au moins un revi’it (quart de log), ce qui correspond à environ 75 millilitres. En général, la coupe est plus grande que cela ; il faut pourtant la remplir en l’honneur de la mitsva, mais il n’y a pas lieu de la remplir de façon que le vin risque de se renverser.

A priori, il y a lieu de boire tout le vin que contient la coupe ; toutefois, en buvant la majorité de la coupe (environ 40 ml), on accomplit la mitsva. Il faut boire la majorité de la coupe de façon continue, et accoudé, sans s’interrompre par des paroles ni par une attente inutile. A posteriori, si l’on a bu la majorité de la coupe en l’espace de six à sept minutes, on est quitte de son obligation. On sert également quatre coupes aux petits enfants parvenus au guil ‘hinoukh (« âge de l’éducation »), c’est-à-dire à cinq ou six ans ; mais c’est du jus de raisin qu’on leur donne.

 

 

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b « Aussi, dis aux enfants d’Israël : “Je suis l’Éternel. Je vous ferai sortir de dessous les fardeaux de l’Égypte, et Je vous sauverai de leur asservissement, et Je vous délivrerai par un bras étendu et par de grands prodiges ; et Je vous prendrai pour peuple, et Je vous serai Dieu, et vous saurez que Je suis l’Éternel votre Dieu, qui vous soustrais de dessous les fardeaux de l’Égypte » (Ex 6, 6-7).

 

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