C’est une mitsva que de mettre de côté des prélèvements (teroumot) et des dîmes (ma’asserot) sur les céréales, les légumineuses, les fruits et les légumes qui croissent en terre d’Israël. Ce n’est qu’ensuite qu’il est permis de les manger. Les prélèvements et les dîmes sont destinés à établir les valeurs de la sainteté parmi le peuple juif ; ce, grâce au soutien qu’ils apportent aux prêtres (cohanim) et aux lévites (léviim), qui, à l’époque du Temple, se livraient à l’enseignement toranique et à l’instruction ; grâce au financement qu’ils permettent du pèlerinage à Jérusalem pendant les fêtes ; et grâce à l’aide apportée aux pauvres.
Cette mitsva comporte quatre parties : 1) la terouma guedola (grand prélèvement) d’environ 2 pour 100, destinée aux prêtres. 2) Le ma’asser richon (première dîme), 10 pour 100 destinés aux lévites. 3) Sur la première dîme, il fallait prendre la teroumat ma’asser (prélèvement sur la dîme), destinée au prêtre, ce qui représente le dixième du ma’asser, et 1 pour 100 de la somme de tout le produit. 4) Le ma’asser chéni (seconde dîme), 10 pour 100 de la production restante. Les première, deuxième, quatrième et cinquième années du cycle septennal, on apportait le produit du ma’asser chéni – ou sa contrevaleur monétaire – à Jérusalem ; et l’on consommait ce produit – ou les aliments que l’on avait achetés avec sa contrevaleur –, dans la sainteté et la pureté, avec les pèlerins pauvres. Ainsi, à l’aide du ma’asser chéni, le peuple juif connaissait des périodes de retraite spirituelle, à Jérusalem, et se reliait aux valeurs de la sainteté. 5) Le ma’asser ‘ani (dîme du pauvre) : la troisième et la sixième années du cycle septennal, au lieu de prélever le ma’asser chéni pour le consommer à Jérusalem dans la sainteté, on le donnait aux pauvres de toutes les régions du pays (cf. ci-dessus, chap. 6 § 6).
Depuis que le Temple est détruit, que la majorité du peuple juif n’habite plus en terre d’Israël comme il convient, et que les prêtres et les lévites ne remplissent plus leurs fonctions au service du public, la mitsva toranique des prélèvements et des dîmes est suspendue. Ce n’est qu’en vertu d’un décret des sages qu’il reste obligatoire d’accomplir cette mitsva, en souvenir de la mitsva d’origine.