La terrible pression qui s’exerçait contre le judaïsme réveilla l’étincelle de l’âme. Quand les Grecs arrivèrent au village de Modiin et voulurent contraindre Mattathias, fils de Yo’hanan, le Grand-prêtre, à servir les idoles, Mattathias se leva et tua l’envoyé grec, ainsi que le Juif hellénisé qui l’accompagnait. Ce qui était nouveau, dans cet acte, c’était qu’au lieu de mourir pour la sanctification du nom divin, comme les autres Juifs pieux, Mattathias choisit de tuer le persécuteur. Avec ses fils, il hissa l’étendard de la révolte contre les Grecs et contre l’hellénisation.
La guerre, sous la direction de son fils Judas Macchabée, fut rude. Avec héroïsme et habileté, les Hasmonéens eurent le dessus sur les armées grecques ; après deux ans environ, ils réussirent à reconquérir Jérusalem et, le 25 kislev 3596 (-165), ils commencèrent à purifier le sanctuaire et à rétablir le service des sacrifices. C’est alors qu’eut lieu le miracle de la fiole d’huile.
Après cela, les Grecs revinrent en terre d’Israël avec de grandes forces armées, conquirent de nouveau Jérusalem et installèrent des prêtres hellénisés à la tête du Temple. Cependant, pour ne pas aggraver la tension avec les Juifs, ils annulèrent les décrets de persécution, et autorisèrent les Juifs à observer la Torah et ses mitsvot. Pour autant, la révolte ne cessa pas encore : les Hasmonéens continuèrent de combattre les Grecs et l’hellénisation. La guerre connut des succès et des revers, les frères hasmonéens mêlèrent l’héroïsme, la diplomatie et la ruse, jusqu’à ce qu’enfin, après des décennies, les Juifs parvinssent à l’autonomie politique – certes, sous une certaine autorité des grands royaumes d’alors, le monde grec au début, puis Rome ; mais le gouvernement, en terre d’Israël, était tout de même exercé par des Juifs et pour les Juifs.
Il semble, de prime abord, que, si les Grecs s’étaient armés de patience, la Judée se serait, elle aussi, finalement hellénisée, comme les autres pays. Mais la main de l’Éternel, cachée dans le mouvement des générations, endurcit le cœur d’Antiochus et créa les conditions de la confrontation. Par cela, se révélèrent la foi, l’abnégation et l’héroïsme juifs.