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L’Éternel a fixé cette règle dans sa création : notre éveil ici-bas pour nous rapprocher de Lui et pour lui demander sa bénédiction entraîne un éveil d’en haut correspondant, pour déverser sur nous une abondance de bienfaits, selon nos besoins et selon ceux du monde.
Cela signifie que, même lorsque nous méritons l’abondance des bienfaits de Dieu, il arrive que ceux-ci soient retenus, jusqu’à ce que nous priions pour qu’ils nous soient prodigués.
Il existe deux types de prière. Le premier vise le maintien permanent du monde. Ce sont les prières fixes instituées par les sages ; elles expriment le lien de la création avec son Créateur, et c’est grâce à elles que le monde se maintient. Le second type de prière consiste dans les demandes personnelles, et vise des objets déterminés, pour le bien de la collectivité ou de l’individu.
Toute prière agit et influe, comme l’enseignaient les sages : « Celui qui s’étend longuement dans sa prière, sa prière ne lui revient pas à vide » (Berakhot 32b). Seulement, si son influence est parfois immédiate, elle est d’autres fois à longue échéance. De même, la prière est parfois entièrement exaucée, d’autres fois partiellement. Or seul le Saint béni soit-Il sait comment aider l’homme et le soutenir. Il arrive, pour différentes raisons, que la souffrance soit pour le bien de l’homme ; alors le Saint béni soit-Il n’exauce pas sa prière. Malgré cela, cette prière lui est utile, et la bénédiction qu’elle appelle de ses vœux se révélera un jour, de quelque autre manière.
Les plus grands parmi les justes eux-mêmes, dont les prières ont été d’ordinaire exaucées, se sont parfois vus refusés. Qui est plus grand que Moïse notre maître, lui qui, lorsque les enfants d’Israël commirent la faute du veau d’or et celle des explorateurs – et alors que Dieu envisageait de les détruire –, resta en prière jusqu’à ce que Dieu se ravisât et pardonnât à Israël (Ex 32, Nb 14) ? Malgré cela, lorsqu’il vint plaider pour lui-même afin d’avoir le mérite d’entrer en terre d’Israël, il ne fut pas exaucé.
Aussi doit-on se renforcer grandement dans sa prière. Ne pensons pas que, si nous prions, l’Éternel soit obligé de faire droit à notre requête ; mais continuons de prier, en sachant que l’Éternel entend notre prière et qu’à coup sûr celle-ci agit de façon bénéfique ; simplement, nous ne savons ni comment ni par quel chemin.
