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De prime abord, toutes les valeurs divines ont déjà trouvé leur expression dans les éléments du sanctuaire. Pourquoi nous est-il donc prescrit d’ériger dans la cour du sanctuaire un grand autel, où brûle un feu perpétuel ? Pour représenter le dévouement (messirout néfech) !
Toutes les valeurs, quelque élevées et bonnes qu’elles soient, ne peuvent se maintenir dans le monde si l’on n’est prêt à se dévouer et à se sacrifier pour elles. Il est impossible de mériter la connaissance de la Torah sans disposition à sacrifier des heures de repos, afin d’étudier avec assiduité. Il est impossible de sceller l’alliance du mariage sans dévouement de l’homme et de la femme l’un pour l’autre, chacun étant prêt à renoncer, à « faire des sacrifices ». Il est impossible de réussir professionnellement sans dévouement ni disposition à sacrifier parfois des heures de travail supplémentaires. De même, un scientifique ne réussira pas à découvrir les secrets de la nature sans se livrer à ses recherches assidument. Par-delà tous ces exemples, le peuple d’Israël ne pourrait subsister sans soldats qui fussent prêts à sacrifier leur vie pour la sainteté du peuple et du pays. Aussi la sainteté de l’autel, dont la racine se trouve dans le saint des saints, dans l’alliance entre Dieu et son peuple, s’étend-elle à tout endroit où des soldats d’Israël veillent, pour défendre leur peuple et leur terre.
Lorsque nous sommes méritants, le dévouement et l’esprit de sacrifice s’expriment par le don de la dîme monétaire en faveur de l’étude de la Torah et des pauvres, par la disposition à se tenir jour et nuit aux côtés des membres de sa famille et de ses amis quand ils ont besoin d’aide, par l’étude assidue de la Torah, même quand nous sommes fatigués, par des entraînements épuisants, des gardes harassantes à l’armée. Mais parfois viennent des heures difficiles, et, si l’on veut rester attachés aux valeurs éternelles, on doit être prêt à sacrifier sa vie même.
Sans autel, le Temple ne peut se maintenir, non plus que toutes les valeurs sacrées qui sont au monde. Plus le monde progressera, plus diminuera la nécessité que des hommes sacrifient leur vie en faveur du peuple et des valeurs éternelles. Les sages enseignent à ce propos que, dans l’avenir, tous les sacrifices sont destinés à être annulés, en dehors du sacrifice d’action de grâce (qorban toda), expression d’une proximité agréable et joyeuse.
