Interdit de l’isolement (yi’houd) avec une personne de sexe opposé Ne pas porter les vêtements du sexe opposé : conservation de l’identité sexuelle Règles de pudeur Interdits matrimoniaux Cas du mamzer Actes interdits au titre de l’adultère
- La famille juive - La famille juive -

L’engagement matrimonial

4 minutes à lire

L’engagement matrimonial

Au moment du mariage, l’homme et la femme s’engagent à s’unir dans l’amour et la joie. Cet amour inclut, bien sûr, une responsabilité mutuelle visant à combler tous les manques de l’autre. En effet, si les époux s’aiment vraiment, ils veulent que leur conjoint ne manque de rien : nourriture, vêtements, logement, meubles, médicaments, traitements médicaux en cas de maladie…

Nos sages ont décrété que, au moment du mariage, l’homme doit donner à la femme un document appelé ketouba (« écrit »), dans lequel il s’engage à la sustenter et à veiller à tous ses besoins, dans une mesure conforme aux usages locaux. Ce document prévoit aussi que, s’ils divorcent, le mari devra verser à la femme, à tout le moins, deux cents zouz, somme suffisante pour subsister pendant un an. Si l’épousée est veuve ou divorcée, l’homme s’oblige à lui verser au moins cent zouz. En général, on porte sur la ketouba des sommes plus élevées, en considération de la fortune de l’homme, du statut de la femme et de leur volonté commune.

Lorsque la femme, au moment du mariage, possède des biens, eux aussi sont calculés et portés sur la ketouba, de sorte que, si les époux divorcent, le mari devra les lui restituer, en général avec un certain renchérissement. S’il meurt avant elle, elle recevra sur sa succession toute la somme portée sur la ketouba.

L’obligation de sustentation, et donc la charge de la ketouba, incombe à l’homme, car, jusqu’à la période moderne, la subsistance, qui requérait un travail physique difficile, reposait sur les hommes. De plus, les travaux domestiques et les soins à donner aux enfants, qui étaient de la responsabilité de la femme, duraient de nombreuses heures : tout se faisait à la main, on devait aller chercher de l’eau, on préparait le pain et les aliments, on cousait et tricotait les vêtements. Aussi était-il nécessaire de faire reposer sur l’homme l’obligation de sustenter la femme et la famille.

En échange de cet engagement de l’homme à combler tous les manques de son épouse, celle-ci s’engageait à ce qu’il fût satisfait à toutes les nécessités domestiques, ainsi qu’aux soins à donner aux enfants. De même, elle s’engageait à ce que tout l’argent qu’elle gagnerait, ainsi que les biens qu’elle apporterait de la maison de ses parents, fussent placés dans le domaine de son mari.

Puisque la convention pécuniaire inscrite dans la ketouba vise essentiellement le bien de la femme, celle-ci pouvait l’annuler, suivant le principe : « Je ne suis pas nourrie (par toi), et je ne travaille que pour moi. » En d’autres termes : « Tu ne t’obliges pas à combler mes manques, et, en revanche, tous les biens qui m’étaient propres resteront dans mon domaine, et tout ce que je gagnerai sera à moi. » De même, si les deux époux sont d’accord, ils peuvent conclure une convention selon laquelle la femme s’engage à sustenter l’homme ; en effet, toute clause qu’ils stipulent en matière financière, au cours de la vie matrimoniale, est valide et a force obligatoire. Toutefois, si les conjoints conviennent de dispenser l’un d’entre eux du devoir conjugal (mitsvat ‘ona) aux temps fixes qui sont prescrits, sans que ledit conjoint reçoive, chaque fois, un plein assentiment de l’autre à cet égard, le mariage est nul, car la mitsvat ‘ona est le fondement du mariage.

Tels sont les principes essentiels, d’où s’embranchent de nombreuses règles. Toutes sont destinées à régler la vie du couple en cas de différend. Cependant, en général, il n’y avait autrefois pas de différends : le mari dirigeait les affaires de la famille, en associant sa femme à ses décisions ; et mieux elle s’y connaissait en affaires, plus grande était son influence, au point que, dans certains cas, c’est la femme qui dirigeait les affaires financières de la famille. Dans de nombreuses communautés, on écrivait un contrat explicite définissant lesdites conditions, contrat dans lequel les époux s’engageaient à mener leurs affaires de manière pleinement associée et transparente. De nos jours, même si l’on n’a point formulé cela explicitement, c’est ainsi qu’il convient de se conduire.

Évolutions de la halakha en matière de droit matrimonial Évolutions de la halakha en matière de droit matrimonial Obligations matrimoniales, jadis et de nos jours Divorce La sota Procédure de divorce Causes du divorce La femme empêchée (‘agouna) Contrainte exercée pour que l’acte de divorce soit remis Cas dans lesquels le statut de la femme est fragile Les valeurs familiales