Les obligations de l’homme envers son prochain

La dîme du pauvre (ma’asser ‘ani)

< 1 minutes à lire

En plus des prélèvements (teroumot) et de la première dîme (ma’asser richon) que les agriculteurs retenaient sur l’ensemble de la production agricole, et qu’ils destinaient aux prêtres (cohanim) et aux lévites (léviim), serviteurs du peuple, ils prélevaient encore, deux années sur sept, le dixième de la récolte, qu’ils destinaient aux pauvres. Comme nous l’avons vu ci-dessus (§ 1), ce prélèvement a pour nom ma’asser ‘ani (dîme du pauvre), et avait lieu la troisième et la sixième années du cycle septennal. En d’autres termes, l’aide élémentaire à la subsistance des pauvres leur était apportée dans le cadre des dons agricoles, pris sur les champs (§ 2), et, suivant les besoins, par un supplément de tsédaqa ; tandis que la dîme du pauvre était destinée à leur conférer de bonnes années, durant lesquelles ils pourraient jouir d’une certaine aisance.

Peut-être l’intention était-elle également la suivante : dans le cas de pauvres qui pouvaient améliorer leur sort, le goût de l’aisance relative dont ils jouissaient pendant ces années était de nature à les stimuler, eux ou leurs enfants, les incitant à être plus zélés et plus efficaces dans leur travail les autres années, afin de pouvoir sortir du cercle de la pauvreté, d’accéder à l’aisance et à l’indépendance. Mais s’ils avaient reçu chaque année une telle allocation moyenne, ils se seraient habitués à s’en contenter, sans en tirer de joie particulière, et sans qu’en leur esprit ne germât, pendant les années de manque, la volonté de changer leur situation.