Les obligations de l’homme envers son prochain

Relation au prosélyte

2 minutes à lire

La mitsva « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » s’applique à toute personne juive, ce qui comprend les prosélytes (personnes converties au judaïsme). Mais la Torah a ajouté à cela une mitsva spécifique d’aimer le prosélyte, ainsi qu’il est dit : « Vous aimerez le prosélyte » (Dt 10, 19). De même, la Torah interdit d’attrister une quelconque personne d’Israël, ce qui inclut les prosélytes, comme il est dit : « Vous ne vous léserez pas l’un l’autre » (Lv 25, 17). Mais la Torah y ajoute une mitsva spécifique interdisant de faire souffrir le converti, comme il est dit : « Et le prosélyte, tu ne le léseras point » (Ex 22, 20). Et en effet, il convient d’aimer le prosélyte d’un amour supplémentaire, car c’est par son propre et libre choix qu’il a renoncé à sa précédente identité, et s’est joint à nous. De même, il faut se garder plus encore de lui causer quelque peine, car il lui manque le sentiment de sécurité qu’éprouve un homme qui se trouve dans son environnement naturel ; et si l’on ne prête pas une attention particulière à son honneur, il est à craindre qu’on l’offense sans y prêter garde et qu’on lui cause une grande souffrance. En effet, en raison de sa sensibilité spéciale, il risque d’être offensé, même quand on n’a pas eu cette intention ; et, en raison de sa situation sensible, la force risque de lui manquer pour éclaircir la question avec son prochain et se rasséréner. C’est pourquoi la Torah a ajouté une mitsva spécifique interdisant d’attrister le converti.

L’amour particulier que nous devons manifester envers le prosélyte doit s’exprimer par notre disposition à l’aider, comme l’a fait Boaz à l’endroit de Ruth. Boaz était un homme considéré, riche ; quand il vit Ruth la prosélyte pauvre, qui glanait les épis restants, à la suite des moissonneurs travaillant dans son champ, il eut pitié d’elle, prêta attention à ses belles qualités morales et l’épousa. Il eut ainsi le mérite de fonder avec elle la famille royale d’Israël : le roi David est son arrière-petit-fils.

Ces mitsvot s’appliquent aussi, dans une certaine mesure, aux nouveaux immigrants, qui ont quitté leur pays et sont montés en terre d’Israël. À présent, ils se sentent étrangers et vulnérables ; et, sans bien connaître la langue, ils doivent s’établir dans un pays nouveau. Par conséquent, il faut manifester beaucoup d’amour envers eux, et veiller davantage encore que pour d’autres à ne point les offenser.

Ces mitsvot s’appliquent également à ceux qui reviennent à la pratique du judaïsme (les ba’alé-téchouva), qui doivent se mêler à une communauté nouvelle pour eux, dont les us et coutumes ne leur sont pas connus.