La foi, le peuple et la terre - La foi, le peuple et la terre --

La terre d’Israël

2 minutes à lire

L’Éternel a choisi la terre d’Israël et y a fait résider sa Présence (Chékhina), comme il est dit : « Car l’Éternel a choisi Sion, l’a voulue pour sa résidence » (Ps 132, 13) ; et il est dit : « Une terre dont l’Éternel ton Dieu recherche le bien, sur laquelle les yeux de l’Éternel ton Dieu sont constamment posés, du commencement de l’année à la fin de l’année » (Dt 11, 12). Cela signifie que la terre d’Israël est la terre de la sainteté, celle qui convient à une vie de foi, de Torah, d’épanchement de la bénédiction dans le monde. Aussi, à chaque révélation prophétique accordée à nos pères, Abraham, Isaac et Jacob, Dieu promit qu’Il donnerait à leur descendance la terre d’Israël (cf. ci-dessus, chap. 1 § 6). De même, Israël fut délivré de l’Égypte afin d’être conduit en terre d’Israël, comme il est dit : « Je descendrai pour sauver [mon peuple] de la main de l’Égypte et pour le faire monter de cette terre, vers une bonne et large terre, vers une terre où coulent lait et miel » (Ex 3, 8). Aussi la faute des explorateurs, au cours de laquelle les enfants d’Israël eurent peur de livrer la guerre de conquête du pays et refusèrent d’y entrer, est-elle considérée comme particulièrement grave ; et c’est à sa suite qu’il fut décrété que toute la génération de l’exode mourrait dans le désert. Ce n’est qu’après quarante années que leurs enfants eurent le mérite de conquérir le pays et de l’édifier (Nb ch. 13-14).

De plus, l’histoire du peuple d’Israël sur sa terre est celle de la révélation de la foi dans le monde. Comme il apparaît dans toute la Bible, lorsque les enfants d’Israël s’attachent à la foi, à la Torah et aux mitsvot, ils sont bénis ; quand ils fautent, ils sont châtiés, et s’ils ne se repentent pas, la plus grave punition leur est donnée : l’exil. Comme il est dit : « Et vous disparaîtriez bientôt du bon pays que l’Éternel vous donne » (Dt 11, 17) ; « Et vous vous perdrez parmi les peuples, et la terre de vos ennemis vous dévorera » (Lv 26, 38) ; « L’Éternel les a arrachés de dessus leur terre, avec colère, courroux, grande fureur, et les a jetés sur une autre terre, comme en ce jour » (Dt 29, 27).

Cependant, comme l’Éternel a conclu une alliance avec son peuple, Il a promis à ses membres de ne point les prendre en détestation – lors même qu’ils seraient livrés aux épreuves de l’exil –, de faire secrètement résider sa présence en leur sein, et de les protéger afin qu’ils ne fussent pas détruits (Lv 26, 44). Finalement, Dieu délivrera Israël et le reconduira sur sa terre, comme il est dit : « De nouveau, Il te rassemblera d’entre tous les peuples où l’Éternel ton Dieu t’aura dispersé. Dussent tes dispersés être à l’extrémité des cieux, de là l’Éternel ton Dieu te rassemblerait, et de là Il te reprendrait. Et l’Éternel ton Dieu te ramènera sur la terre dont tes pères avaient hérité, et tu en hériteras ; Il te prodiguera le bien, et te multipliera plus que tes pères » (Dt 30, 3-5).

Alors il apparaîtra que l’exil lui-même visait à la réparation (tiqoun), afin que, par la confrontation avec les difficultés de l’exil et avec les diverses cultures, l’on affinât en soi-même les idées spirituelles et morales que la Torah professe, de sorte que nous eussions le mérite, de retour en terre d’Israël, de les appliquer de manière parfaite et bénie.