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Yom Ha’atsmaout

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Yom Ha’atsmaout

Yom ha’atsmaout, jour de l’indépendance d’Israël, est paré de trois saintetés : 1) celle qui caractérise la mitsva de peupler et d’édifier la terre d’Israël (yichouv haarets) ; 2) la sainteté du sauvetage de la vie de Juifs ; 3) la sanctification du nom divin aux yeux des peuples, par l’amorce de la Délivrance.

1) La mitsva du yichouv haarets : le 5 iyar 5728 selon notre calendrier (14 mai 1948), au moment où fut proclamée la fondation de l’État d’Israël, le peuple juif eut le mérite d’accomplir le commandement de yichouv haarets, peuplement et édification de la terre d’Israël. Certes, dès avant cette date, chaque Juif établi sur la terre d’Israël accomplissait une mitsva en y résidant. Mais principalement, cette mitsva repose sur le peuple d’Israël pris collectivement, et vise à ce que le pays soit sous souveraineté juive, comme il est dit : « Vous hériterez du pays et y habiterez » (Nb 33, 53). Vous hériterez : cela signifie que le peuple juif doit conquérir le pays et y exercer une souveraineté juive ; vous y habiterez : cela veut dire que nous devons édifier le pays afin qu’il ne soit pas désert et désolé.

Pendant une longue période, nous n’avions pas la possibilité d’accomplir cette mitsva, car nous n’avions pas d’armée ni d’armes pour conquérir notre terre et la peupler. Pendant les dernières générations, par la grâce de Dieu envers son peuple, l’esprit national commença de se réveiller. Suivant un processus graduel, des Juifs commencèrent à monter en terre d’Israël et à la peupler ; ils s’organisèrent et fondèrent une force de défense, combattirent les autorités étrangères ; ainsi, quand le mandat britannique eut pris fin, nos représentants purent proclamer la fondation de l’État d’Israël. Depuis lors, le peuple juif accomplit de nouveau la mitsva de yichouv haarets. Certes, ce n’est pas encore toute la terre d’Israël qui est entre nos mains ; mais nous sommes revenus à l’application concrète de la mitsva de peupler et d’édifier le pays (cf. ci-dessus, chap. 17 § 1-16, sur cette mitsva).

2) Sauvetage du peuple juif : à Yom ha’atsmaout, le peuple juif fut sauvé, passant de la servitude à la liberté, du joug des nations, qui nous dominaient, à l’indépendance politique. Avant la fondation de l’État, les Juifs ne pouvaient pas se défendre contre leurs ennemis, qui les poursuivaient et les assassinaient ; depuis la fondation de l’État, grâce à Dieu, nous nous défendons et sommes victorieux. Pour les Juifs vivant dans les différentes diasporas eux-mêmes, ce fut un jour de sauvetage, car à présent il existe un État qui est toujours prêt à les intégrer, et qui agit en leur faveur sur la scène internationale.

Avant la renaissance de l’État, on ne prenait guère en compte les revendications des Juifs contre les persécutions antisémites criminelles, qui étaient commises dans divers pays. Après que l’État fut refondé, le régime soviétique lui-même fut contraint de devenir plus souple, et de permettre à des Juifs de sortir de derrière le rideau de fer, chose qui eût été inconcevable avant la création de l’État.

Même d’un point de vue spirituel, la création de l’État fut pour le peuple juif un sauvetage. Durant la période moderne, le peuple juif avait connu une grande crise spirituelle. La possibilité qui s’offrait aux Juifs de s’intégrer aux cadres civiques et nationaux des pays développés créa une grande tentation d’assimilation, de sorte que des communautés juives de diaspora s’affaiblirent et se réduisirent. Ce n’est qu’en Israël que la population juive grandit, et le phénomène de l’assimilation y est relativement faible. De plus, la proportion de Juifs reliés à leur héritage, en Israël, est plus élevée que dans toute autre communauté juive dans le monde. Ce sauvetage spirituel fut, lui aussi, réalisé grâce à la fondation de l’État, qui permit le rassemblement des exilés, et empêcha, par son existence même, la tentation assimilationniste.

3) Commencement de la Délivrance et sanctification du nom divin (qidouch Hachem) : Par la fondation de l’État d’Israël, l’opprobre de l’exil a été levé. De génération en génération, nous avons erré parmi les nations, avons connu de terribles abaissements, le pillage et le meurtre. Cette situation entraînait une terrible profanation du nom divin, car le nom de Dieu est imprimé en nous, de sorte que, lorsque nous sommes l’objet du mépris, le nom du Saint béni soit-Il est, lui aussi, profané parmi les peuples (cf. Ez 36).

Certes, les prophètes d’Israël ont annoncé, au nom de l’Éternel, le retour du peuple d’Israël sur sa terre. Mais après que tant d’années eurent passé sans que la parole divine se fût réalisée, la profanation du nom divin se renforça dans le monde, et les ennemis d’Israël étaient convaincus que toute chance de retourner sur leur terre avait expiré pour les Juifs. Or le miracle se produisit, la parole divine s’accomplit. Et cela constitua une grande et redoutable sanctification du nom divin, sanctification qui se renforça encore lors de la guerre des Six jours, où nous eûmes le mérite de libérer Jérusalem et tous les lieux saints de Judée et de Samarie. Ce processus de rassemblement des exilés et de fertilisation du désert reçut un formidable élan lors de la fondation de l’État, et c’est là le commencement de la Délivrance (hit’halta di-gueoula).

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