- Chabbat, fêtes et solennités -

Le repos sabbatique : parachèvement de la Création

2 minutes à lire

Le repos sabbatique : parachèvement de la Création

En six jours, Dieu créa les cieux, la terre et tout ce qu’ils renferment. Le sixième jour, Il créa l’homme et confia son monde entre ses mains, pour le développer et pour le préserver, comme il est dit : « L’Éternel-Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden, pour le cultiver et le garder » (Gn 2, 15). Après l’achèvement de l’œuvre des six jours, il n’était pas besoin, de prime abord, d’un jour de Chabbat, où rien ne serait créé ; cependant, l’Éternel créa le septième jour et le consacra à la cessation, au repos, comme il est dit :

Ainsi furent achevés les cieux, la terre et toutes leurs armées. Dieu mesura, le septième jour, l’œuvre qu’Il avait faite, et Il s’abstint, le septième jour, d’ajouter à toute l’œuvre qu’Il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car en ce jour Il cessa toute son œuvre, que Dieu avait créée pour l’accomplir (Gn 2, 1-3 ; versets que nous récitons au Qidouch du soir de Chabbat).

En d’autres termes, le jour de Chabbat, Dieu créa la possibilité de jouir du repos, du calme et de la tranquillité. N’était-ce le Chabbat, l’aspiration insatiable de l’homme à combler ce qui lui manque l’aurait conduit à travailler continuellement, sans prendre de repos. Cependant, tout ce qu’il aurait atteint par son travail n’eût pas suffi ; et ses efforts désespérés, insensés, l’eussent conduit, lui et le monde entier, à la destruction. Pour que l’homme accède au repos, il ne suffit pas qu’il cesse de travailler, il lui faut encore être capable de comprendre la valeur de ses actes, grâce à quoi il pourra rassembler de nouvelles forces afin de poursuivre son travail. Mais celui qui ne voit pas de valeur à ses actes ne pourra jouir du repos de l’esprit, même s’il cesse son travail. Quand le septième jour fut créé, pour le chômage et le repos, fut créée la possibilité d’intérioriser la valeur intérieure et sainte que porte l’univers. À partir de là, les hommes peuvent se fixer un temps pour le repos, et percevoir la valeur profonde de leur travail.

Certes, pour cela, il n’est pas nécessaire de chômer précisément le jour de Chabbat, ni de cesser tout ouvrage, les jours de repos : le principal est de se reposer et de reconnaître la valeur intérieure de son travail. En revanche, pour intérioriser les valeurs divines, profondes et supérieures, et pour que l’on puisse faire progresser et s’élever l’œuvre de l’homme et le monde à un degré meilleur et plus accompli, c’est précisément le jour de Chabbat que l’on doit chômer, et c’est toute sorte d’ouvrage qu’il faut cesser. Tel est le beau présent dont l’Éternel fit don à son peuple Israël ; par lui, les Israélites intègrent la valeur intérieure et sacrée de l’univers, et, depuis la sainteté du Chabbat, ils puisent la bénédiction et l’inspiration afin de parachever le monde.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Cessation et foi

1 minutes à lire

Cessation et foi

Grâce à la mitsva du Chabbat, il apparaît que la destinée de l’homme n’est pas de travailler durement. N’était-ce la faute du premier homme, nous aurions vécu dans le jardin d’Éden, et tout notre travail se fût accompli dans la joie et la tranquillité, sans inquiétude ni pénibles efforts ; et, le Chabbat, nous eussions reçu à cette fin un supplément d’inspiration. À cause de la faute, il fut décrété que nous tirerions notre subsistance de la terre, par un travail exténuant. Ce dur labeur est destiné à réparer la faute ; aussi sa valeur est-elle grande. Cependant, un tel travail risque d’assujettir l’homme aux besoins matériels. Cesser tout travail, le jour du Chabbat, permet au peuple juif de s’élever au-delà des tracas du temps et des nécessités du lieu, vers un monde de liberté et de repos, le monde de l’âme, avant-goût du monde futur, sans la tension dont s’accompagne l’effort de changer ce monde et de l’amender.

Et même s’il manque au Juif, le Chabbat, une chose qu’il n’a pas eu le temps de préparer à la veille du Chabbat, ou qu’un incident soit survenu, qui lui cause de la peine, il doit recevoir cela avec foi, d’un tempérament égal, et se délecter en l’Éternel, pour le bien profond qui est en notre vie. Par cela, la bénédiction et la sainteté se répandront sur toute l’œuvre de nos mains pendant les jours profanes. C’est pourquoi les prophètes et les sages disent que la délivrance d’Israël et du monde dépend de l’observance du Chabbat.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Les six jours de la semaine et le Chabbat

0,5 minutes à lire

Les six jours de la semaine et le Chabbat

De même qu’il y a en l’homme un corps et une âme, de même la semaine possède-t-elle un corps et une âme. Le Chabbat est l’âme, les jours profanes le corps. Plus grande est la valeur des actions de l’homme au long de la semaine, plus il mérite de s’élever le Chabbat ; car le Chabbat est l’intériorité de la semaine. Et plus il s’élève pendant le Chabbat, plus grands sont le sens et la sainteté que l’homme peut conférer aux six jours de l’action qui suivront le Chabbat.

Le Maharal de Prague explique qu’il est fait allusion à l’idée sabbatique dans le nombre des jours. Toute chose matérielle possède six faces : le haut, le bas, et les quatre côtés, qui sont en regard des quatre points cardinaux ; quant au chiffre 7, il en exprime l’intériorité. Ainsi, le monde matériel fut créé en six jours, et le septième jour fut créé le Chabbat, qui en est l’intériorité sanctifiée.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Un Chabbat de paix et d’unité

2 minutes à lire

Un Chabbat de paix et d’unité

La sainteté du Chabbat révèle la racine unitaire de toutes les créatures, et établit la paix dans le monde. L’opposition la plus dure est celle de l’esprit et de la matière, de l’âme et du corps. Si l’on considère cela avec un regard profane, il semble que ces deux opposés se gênent l’un l’autre et se combattent. Mais le Chabbat, il apparaît qu’ils se complètent et se fécondent mutuellement. L’âme fait vivre le corps, qui s’en trouve béni ; le corps enrichit l’âme et la révèle dans toutes ses nuances. Aussi est-ce une mitsva que de se délecter le Chabbat, à la fois spirituellement et matériellement, par l’étude de la Torah, la prière, mais aussi par les repas et le sommeil.

Les jours de la semaine, il semble que tous les êtres humains et tous les peuples soient en compétition – pour l’argent, pour les honneurs – et que la réussite de l’un représente la perte de l’autre. Ainsi, les controverses se multiplient, et la voie des méchants prospère. Le Chabbat, en revanche, nous nous relions à la source de notre vie et dévoilons la racine unitaire de toutes les créatures, car toutes aspirent à Dieu ; et les forces qui semblent opposées sont elles-mêmes destinées à se compléter, à se féconder l’une l’autre. Les méchants eux-mêmes, qui sont attachés au mal, sont venus au monde pour éveiller les justes ; aussi, même en eux, existe une étincelle de bien.

Les sages enseignent que le monde repose sur la paix. Or qu’est-ce que la paix du monde ? C’est le Chabbat, qui établit la paix dans les mondes supérieurs et en ce bas monde. Par conséquent, il faut avoir soin de ne pas porter atteinte, par des disputes, à la sainteté du Chabbat. Celui qui éprouve de la tristesse en son cœur doit s’efforcer de l’écarter pendant Chabbat ; et les époux, ou amis, qui ont entre eux un différend, s’efforceront de faire la paix, le Chabbat. C’est pourquoi la bénédiction que nous nous adressons les uns aux autres, le Chabbat, est : Chabbat chalom (« Chabbat de paix ») ; car le Chabbat fait régner la paix entre tous les domaines et toutes les valeurs ; grâce à quoi, la paix s’instaure entre mari et femme, entre l’homme et son prochain.

- Chabbat, fêtes et solennités -

L’interdit de travailler pendant Chabbat

1 minutes à lire

L’interdit de travailler pendant Chabbat

C’est une mitsva que de chômer, le jour de Chabbat, comme il est dit : « Six jours tu feras ton ouvrage, et le septième jour tu chômeras » (Ex 23, 12). De nombreux peuples ont appris d’Israël la nécessité de cesser de travailler, un jour par semaine. Mais pour le peuple juif, le Chabbat est saint, et l’interdit d’y travailler est plus rigoureux : quiconque y accomplit un travail, même petit, du moment que ce travail contribue à la création d’une chose nouvelle, porte atteinte à la sainteté du jour et transgresse un interdit toranique, comme il est dit : « Mais le septième jour est le Chabbat en l’honneur de l’Éternel ton Dieu, tu n’y feras aucun travail » (ibid. 20, 10) ; « Vous garderez le Chabbat, car il est saint pour vous ; qui le profanera mourra, car quiconque fera un travail en ce jour, celui-là sera retranché du sein de son peuple » (ibid. 31, 14).

La mitsva de cesser tout travail s’applique également aux enfants, aux serviteurs, et même aux animaux, ainsi qu’il est dit : « Tu ne feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton serviteur ni ta servante, ton bœuf, ton âne ni aucun de tes animaux, ni le prosélyte qui est en tes portes ; afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi » (Dt 5, 13).

- Chabbat, fêtes et solennités -

Arrêt de la construction du tabernacle

1 minutes à lire

Arrêt de la construction du tabernacle

La Torah a ordonné de n’accomplir, le Chabbat, aucun travail créatif. En revanche, les actions qui n’ont pas d’effet créateur sont permises. Tel est le principe : les travaux que les enfants d’Israël durent accomplir afin d’ériger le tabernacle (cf. ci-dessus, chap. 19 § 1) sont ceux-là même qui comprennent un élément de création, et qu’il est interdit d’accomplir le Chabbat ; et les travaux qui n’étaient pas nécessaires pour ériger le tabernacle ne sont pas considérés comme importants, de sorte qu’il n’est pas interdit de les accomplir le Chabbat.

On peut trouver en cela une idée profonde : le but de l’homme créé à l’image de Dieu est de parachever le monde, jusqu’à ce que celui-ci tout entier constitue un sanctuaire pour la Présence divine (la Chékhina). À cette fin, il doit bâtir le tabernacle, sur lequel la Présence divine repose de manière manifeste et concentrée, et depuis lequel s’épandent la foi, la Torah et la bénédiction en direction de tout l’univers ; cela, jusqu’à ce que l’univers entier devienne un tabernacle pour les valeurs divines, et que tous les travaux, dans les champs ou les usines, dans la recherche scientifique, le commerce et les arts, concourent à améliorer le monde, à le réparer par la bonté et la vérité, la justice et la miséricorde. En d’autres termes, les travaux qui servirent à bâtir le tabernacle sont ceux par lesquels on répare le monde, et, malgré leur grande valeur, il nous a été ordonné de cesser de les accomplir le Chabbat, afin de prendre conscience de leur signification profonde. De même que Dieu créa le monde en six jours et chôma le septième, et que par cette cessation Il conféra un sens profond aux six jours de l’action, de même est-il ordonné aux enfants d’Israël de cesser tout travail le jour de Chabbat, afin d’être en mesure de comprendre et de faire leur la valeur intérieure de tous les travaux qu’ils accomplissent les jours de semaine.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Interdits toraniques et décisions rabbiniques

1 minutes à lire

Interdits toraniques et décisions rabbiniques

L’ensemble des restrictions et des interdits sabbatiques sont inclus dans deux mitsvot de la Torah : 1) s’abstenir des trente-neuf travaux et de leurs dérivés, travaux créateurs de choses nouvelles ; 2) la mitsva générale de sanctifier le jour de Chabbat et de cesser ses activités profanes, même quand, en pratique, celles-ci ne sont constitutives d’aucun de ces trente-neuf travaux.

Les paroles de la Torah écrite sont destinées à fixer les principes ; or la Torah elle-même a ordonné aux sages d’Israël de dresser des haies et de prendre des directives afin de protéger les mitsvot toraniques, et de garantir le respect de leur plein caractère. Toutes les haies protectrices du Chabbat, toutes les directives adoptées en ce sens poursuivent ces deux desseins : a) faire en sorte que les gens n’en viennent pas à accomplir un travail interdit par la Torah ; b) préserver le caractère du Chabbat en tant que jour voué à la sainteté et au repos. Dans certains cas pressants, les sages ont autorisé à lever la haie qu’ils avaient eux-mêmes fixée.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Travaux interdits par la Torah et par les sages : principes

2 minutes à lire

Travaux interdits par la Torah et par les sages : principes

En général, les travaux dont il est question sont destinés à une existence permanente ; celui qui accomplit un travail dont le résultat sera temporaire, en revanche, enfreint un interdit rabbinique. Par exemple, celui qui écrit au stylo ou au crayon accomplit un travail interdit par la Torah, tandis que celui qui écrit avec une matière qui s’estompe rapidement enfreint un interdit rabbinique seulement.

Autre principe : les travaux qu’interdit la Torah sont ceux dont on tire une utilité ; en revanche, l’accomplissement d’un travail qui ne présente pas d’utilité, comme le fait de déchirer des vêtements ou d’autres objets, ou de les détruire, constitue un interdit rabbinique.

Par ailleurs, les travaux qu’interdit la Torah sont ceux qui s’accomplissent de la manière habituelle, c’est-à-dire selon la procédure que l’on suit habituellement pour les mettre en œuvre ; et ce sont les sages qui, dressant une haie protectrice autour de la Torah, ont interdit d’accomplir ces travaux en y apportant un changement (chinouï). En effet, selon la Torah, il faut cesser son travail, chômer ; or quiconque accomplit un travail en y imprimant un changement « chôme » objectivement, car il ne peut travailler de cette façon. Par exemple, si l’on a l’habitude d’écrire, de visser ou de souder de la main droite, et que l’on doive le faire de la main gauche, il y faudra le dixième d’une journée ordinaire. Aussi est-ce interdit par les sages seulement. Autre exemple : quand deux personnes tiennent ensemble un stylo pour écrire, leur ouvrage est affecté par un grand changement, et il n’est pas possible de l’accomplir utilement ; de sorte que cela n’est interdit que rabbiniquement.

Autre principe : si l’on fait en sorte que le travail effectué de façon inhabituelle s’effectue, de plus, de manière indirecte (ce que nous appelons grama), c’est un interdit rabbinique plus léger que l’on transgresse, de sorte que, en cas de grande nécessité, les sages sont indulgents et lèvent leur interdit (cf. ci-après, § 20-21).

 

 

- Chabbat, fêtes et solennités -

La mitsva de préserver le caractère du Chabbat comme jour de repos

2 minutes à lire

La mitsva de préserver le caractère du Chabbat comme jour de repos

C’est une mitsva de faire du Chabbat un jour de sainteté et de repos. Aussi, en plus de l’interdit d’accomplir des travaux, il nous est prescrit de chômer, de nous reposer des affaires profanes, et de préserver le caractère du Chabbat, comme il est dit : « Et le septième jour, tu chômeras » (Ex 23, 12). Cette mitsva poursuit deux buts : a) garder le caractère du Chabbat ; b) établir une haie protectrice, afin que l’on n’en vienne pas à trébucher en accomplissant un travail interdit. Par exemple, il est interdit, le Chabbat, de tenir une audience judiciaire, de célébrer des noces, de prononcer un divorce, d’attribuer un prêt ou de le rembourser ; ce, aussi bien parce que cela aurait pour conséquence d’entraver le chômage sabbatique et de porter atteinte au caractère du Chabbat, qu’en raison de la crainte que de telles activités ne conduisent ceux qui s’y prêtent à écrire.

Commerce : il est interdit d’acheter et de vendre, le Chabbat. Ceux qui ouvrent leur magasin et vendent ou achètent, le Chabbat, comme on le fait en semaine, même s’ils prennent soin de ne commettre aucun des trente-neuf travaux interdits, contreviennent à la mitsva toranique du chômage du septième jour.

Il est interdit de converser de sujets profanes, tels que de comptes présentant un intérêt professionnel, ou de travaux interdits que l’on projette de faire après Chabbat. En revanche, il est permis de simplement y penser. Et si c’est pour les nécessités d’un mitsva, il est même permis d’en parler – par exemple, on peut s’entretenir de la construction d’une synagogue, d’une école, ou de leur fonctionnement.

Jouer de la musique : les sages ont interdit de jouer d’un instrument de musique, le Chabbat, de crainte qu’un incident ne survienne et qu’on n’en vienne à réparer l’instrument, ou de crainte qu’il requière d’être accordé (par exemple s’il s’agit d’une guitare). De même, il est interdit d’écouter de la musique ou de regarder un film, à partir d’un quelconque appareil électrique ; même si l’appareil a été mis en marche avant l’entrée de Chabbat, la chose est interdite, car elle abolirait le caractère du Chabbat.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Le sauvetage d’une vie humaine a priorité sur le Chabbat

1 minutes à lire

Le sauvetage d’une vie humaine a priorité sur le Chabbat

La nécessité de préserver la vie humaine (piqoua’h néfech), dans le cas où elle est en danger, repousse l’obligation du Chabbat. En effet, les mitsvot ont été données aux Juifs afin qu’ils vivent par elles, non qu’ils meurent à cause d’elles. Aussi, lorsque l’accomplissement d’une mitsva entraîne un risque pour la vie humaine, il ne faut pas l’accomplir (cf. ci-dessus, chap. 4 § 8). Même quand le danger est lointain, ou que les chances de sauvetage sont faibles, on fait tout ce qui est nécessaire pour tenter de sauver la personne en danger. Et même si le sauvetage échoue finalement, Dieu octroie à chacun de ceux qui y ont participé une digne récompense.

Toute maladie que les médecins considèrent ordinairement comme dangereuse, les jours de semaine, et telle que les gens interrompent ordinairement toute activité, même très importante, pour la traiter, est considérée comme dangereuse, et l’on passe outre au Chabbat pour s’en occuper. Par exemple, si quelqu’un se sent mal au cours d’un travail important, ou au cours du mariage de son fils, et que le médecin donne pour consigne au malade de tout arrêter pour se rendre tout de suite à l’hôpital, il s’agit d’un cas de piqoua’h néfech ; de sorte que, le Chabbat également, on conduit le malade à l’hôpital. Aussi doit-on conduire à l’hôpital la femme sur le point d’accoucher.

Mais quant aux maladies pour lesquelles on n’arrêterait pas tout afin de les traiter, on n’enfreint pas pour elles le Chabbat. Quand les personnes qui sont aux côtés du malade ne savent pas si, dans son état, un danger est à craindre, on interroge un médecin, une infirmière ou un infirmier qui se trouve à proximité ; en cas de nécessité, on téléphone à un médecin. Si un doute subsiste, on passe outre au Chabbat pour sauver le malade d’un possible danger.

- Chabbat, fêtes et solennités -

Ce qui différencie les fêtes du Chabbat

2 minutes à lire

Ce qui différencie les fêtes du Chabbat

Quand il fut créé, l’homme n’avait pas besoin de faire des efforts ni de travailler pour assurer sa subsistance. Après avoir fauté en mangeant de l’arbre de la connaissance, il fut renvoyé du jardin d’Éden, et la terre fut maudite à cause de lui. Il fut alors décrété qu’il se sustenterait dans l’effort et la douleur, afin que, par le biais de son dur travail, il réparât progressivement sa faute (Gn 3, 17-19). Cependant, par l’asservissement au travail, l’homme risque de sombrer dans le monde de la matérialité, et d’oublier son âme élevée. Aussi l’Éternel nous a-t-il donné des jours saints, par lesquels nous pouvons nous élever, au-delà de la faute et de la malédiction qui nous obligent à travailler pour les besoins de notre subsistance ; de ces jours, nous retirons une règle de conduite exaltante et éclairante pour les jours de semaine.

La sainteté du Chabbat est fixe, elle existe depuis que Dieu créa le monde en six jours et se reposa le septième jour. Face à cela, la sainteté des fêtes dépend du peuple d’Israël, car les notions particulières à chaque fête furent révélées par le biais d’Israël. À Pessa’h, l’Éternel fit sortir Israël d’Égypte ; à Chavou’ot, Il lui donna la Torah ; et Soukot célèbre la Providence que l’Éternel exerça sur Israël. À Roch hachana, Israël est comme le délégué de toute la création, afin d’introniser l’Éternel en tant que Roi de l’univers, et d’attirer ainsi la bénédiction sur toutes les créatures. De plus, l’existence des fêtes dépend du calendrier hébraïque, qui est consacré par le biais d’Israël (cf. ci-dessus, § 1).

Le Chabbat possède un degré de sainteté supérieur à celui des fêtes, de sorte que sa profanation est plus grave ; en effet, le Chabbat, nous nous élevons à un haut degré de foi, et nous nous effaçons devant la Providence divine, en nous abstenant de tout travail. Les jours de fête, en revanche, la grandeur d’Israël se révèle davantage ; aussi est-ce une mitsva que de se réjouir en ces jours, par de bons repas et de beaux habits. C’est pourquoi il est permis d’accomplir, le Yom tov, des travaux de cuisine nécessaires à la préparation des aliments, afin d’accroître la joie (cf. ci-après, § 12).