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Mitsvot et coutumes de la fête

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Mitsvot et coutumes de la fête

La joie de Chavou’ot est grande et particulière ; elle doit se manifester par des repas particulièrement savoureux. Il s’agit en effet du jour où fut donnée la Torah ; or, par le biais de la Torah, nous pouvons amender l’âme et le corps tout ensemble, et, avec eux, toutes les composantes de la vie.

Étude de la nuit de Chavou’ot : certains ont coutume d’étudier toute la nuit durant, à Chavou’ot, afin d’exprimer leur amour et leur attachement envers la Torah.

Le livre de Ruth : on a coutume de lire, à Chavou’ot, le livre de Ruth. Ruth la Moabite venait d’une famille riche ; mais quand elle décida de se joindre à sa belle-mère et de se convertir au judaïsme, elle devint pauvre. Or les paroles de la Michna se réalisèrent en elles : « Quiconque accomplit la Torah dans la pauvreté finira par l’accomplir dans la richesse » (Maximes des Pères 4, 9). Elle mérita en effet de voir ses descendants, David et Salomon, assis sur le trône d’Israël. Et puisque Ruth exprime la grandeur de la Torah, il convient d’en lire le livre à Chavou’ot.

De plus, la bienfaisance, qui est le socle de la Torah, est l’axe central du livre de Ruth. Ruth montra d’abord une grande bonté, en quittant son peuple et sa patrie afin de ne pas abandonner Noémie à son veuvage et au deuil de ses fils. Par la suite, elle se montra généreuse envers Boaz, qui était plus âgé qu’elle : elle voulut bien l’épouser et lui donner un enfant. Boaz lui-même, qui était d’ascendance illustre, et qui accepta d’épouser une prosélyte venue d’une contrée lointaine, lui témoigna une grande générosité. Grâce à ces actes de bienfaisance, tous eurent le mérite d’être délivrés, et d’eux naquit la dynastie royale davidique. De plus, c’est à Chavou’ot que le roi David fut rappelé à Dieu.

La conversion en tant que telle est, elle aussi, liée à Chavou’ot. En effet, lors de la révélation du Sinaï, les Hébreux reçurent la Torah et, en cela, se convertirent. Or tout prosélyte accomplit en sa personne l’avènement sinaïtique, lorsqu’il prend sur lui le joug de la Torah et des mitsvot devant le tribunal rabbinique. De même, la phrase sublime que dit Ruth à sa belle-mère pour exprimer son désir de se convertir – « Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Ruth 1, 16) – est le fondement de la conversion.

Aliments lactés et miellés : nombreux sont ceux qui ont coutume de consommer des aliments lactés et du miel, à Chavou’ot. Cette coutume fait allusion à la Torah, qui est comparée au lait et au miel, comme il est dit : « Du miel et du lait sous ta langue » (Ct 4, 11). Les sages expliquent que, par le mérite d’avoir déclaré : « Tout ce qu’a dit l’Éternel, nous le ferons et nous l’entendrons » (Ex 27, 7 ; cf. ci-dessus, chap. 2 § 15), les Israélites méritèrent que les paroles de la Torah fussent douces à leur bouche, comme le miel et le lait. Pour rappeler la douceur de la Torah et l’affection que nous lui portons, nous avons donc l’usage, à Chavou’ot, de manger de savoureuses pâtisseries lactées, ainsi que des plats sucrés au miel.